vendredi 18 janvier 2008

Pourquoi la vie ?

Quel est "l'intérêt" de la nature (si jamais elle a une volonté propre), de Dieu ou n'importe qui d'autre a "investir" autant d'énergie dans quel que chose d'aussi "éphémère": la vie, puisque la mort finira par prendre le dessus inéluctablement?
Nous finirons par mourir, ainsi que notre planète, le soleil (qui détruira notre planète si jamais ce n'est pas encore le cas), notre galaxie etc... (Question d'Alexandre - La Boite à Questions)

Vous finissez par suggérer la fameuse question métaphysique : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien du tout ? », mais en la renouvelant quelque peu :

- d’abord il s’agit de s’interroger sur la vie, et donc l’univers inanimé entendu comme quelque chose de différent de la vie n’est pas en cause.

- en suite, il ne s’agit pas de découvrir directement l’intention de l’auteur de la vie (Dieu ou la Nature), mais simplement de savoir comment se justifie la création de la vie, étant entendu que cette création est suivie d’anéantissement.

-- Notons d’abord que ce caractère provisoire de la vie a été interrogé par beaucoup de religions. Certaines - comme le christianisme - ont mis en place un jugement dernier qui n’est autre que la résurrection des morts. Donc la mort ne prend pas le dessus, du moins pas inéluctablement.

-- Si vous êtes matérialiste alors pas de création, seulement du hasard et de la nécessité. Donc pas de place pour la question « pourquoi », et surtout pas « dans quel but ». La nature ne fait rien, elle réagit. La plante qui fabrique feuilles et fleurs au printemps le fait tout aussi bien à n’importe quel moment dans nos serres quand nous manipulons les paramètres concernés. Et supprimons une enzyme de la chimie de notre cerveau et nous voici alzheimer.

Reste tout de même l’extraordinaire « finalité » de l’évolution et de la vie individuelle. C’est vrai que tout se passe « comme si » la plante s’organisait pour se reproduire, comme si les oiseaux vivaient en couple uniquement pour se relayer sur le nid. Et l’organisme réagit pour se protéger des agression comme si il voulait leur survire.

-- Si nous admettons de rêver un peu, et si nous nous bouchons les oreilles à ces rabat-joie de scientifiques, alors nous pouvons répondre à votre question : « C’est la vie qui se veut elle-même, c’est elle qui impose à la matière inanimée ses lois, qui bricole avec elle pour faire de l’évolution, pour faire encore et encore de la vie ; et l’intelligence humaine est le moyen que la vie a trouvé pour aller encore plus loin dans ce domaine - même si finalement ce n’était pas très malin. Donc il n’y a personne pour faire le bilan des efforts déployés au regard du résultat. Ou plutôt le résultat, si mince soit-il, justifie tous les efforts (1) »

Donc : ni Dieu ni Nature. La vie s’auto-produit, grâce à la volonté de vivre : voyez Schopenhauer. Seulement, pour lui, plus de but, plus de projet : c’est un développement aveugle.

Si ça vous plait pas, faites vous bouddhiste !


(1) Voir la Du Barry : «De grâce, monsieur le bourreau, encore un petit moment ! »

Aucun commentaire: