lundi 19 juillet 2010

L'art doit-il être écologique ?

Récemment je me posais quelques questions sur l'art:
Doit il être écologique ? Ou dit autrement doit il être en harmonie avec son environnement.

La boite à question

Curieuse question : la dernière fois que quelqu’un a défini l’art comme ce qui devait être en harmonie avec l’environnement (social), c’était Joseph Staline…

Mais, Docteur-Philo en a vu d’autres, et il va s’atteler bravement à la question : après tout les goulags sont fermés aujourd’hui.

L’idée qui domine depuis le XXème siècle, c’est que l’art est à lui-même son propre environnement. Le monde, c’est lui ; la nature, c’est lui ; l’univers même s’arrête à ses limites. Penser qu’il puisse y avoir une œuvre d’art « bio » est proprement incongrue.

Toute fois, parce que les choses ne sont jamais ni toutes blanches ni toutes noires, il est vrai qu’en deçà de l’harmonie avec l’environnement, il y existe peut-être parfois une intuition de la nature, une sorte de connivence avec elle qui peut nourrir l’inspiration d’un artiste. Et je dirai alors qu’il ne s’agit pas forcément d’un artiste plasticien. Qu’on songe au compositeur finlandais Sibelius : son poème symphonique Finlandia (devenu hymne national de la Finlande) nous donne les frissons devant les steppes du grand nord et ses lacs bordés de sapins (toutefois, je lis que le Biafra l’avait aussi adopté comme hymne national : je ne sais qu’en conclure). Que ceux qui ne connaissent pas Sibelius pensent alors à Smetana et à sa célébrissime Moldau (ou plutôt Má Vlast dont la Moldau forme une partie).

Reste alors à se poser la question essentielle : faut-il donc faire appel à l’art pour donner une expression à cette connivence avec la nature ?

Peut-être que oui, s’il est vrai que le langage quotidien, que la perception usuelle des formes, que l’attention au monde sont absorbés par des tâches utilitaires qui annulent ces émotions pourtant si universelles. Telle était du moins la certitude de Bergson.

Mais quelqu’un comme Merleau-Ponty pensait que cette connivence avec le monde était trop fondamentale pour être totalement évacuée du quotidien, et que le langage dans ce qu’on a de plus fruste atteste d’une telle intuition.