mercredi 5 mars 2008

Doit-on préférer le bonheur à la vérité ?

bonjour, voilà ma question :
Doit-on préférer le bonheur à la vérité ?

Mario, La boite à question.

Cher monsieur Mario,

voilà une question bien étrange. Vous me demandez de cautionner l’idée que la vérité et le bonheur seraient différents au point qu’il faille soit les accoupler, soit les opposer. Mais au lieu vous interroger, vous faites comme si ça allait de soi.
Mais, Monsieur Mario, si j’étais Platon ou Descartes, je vous répondrais qu’il n’y a pas l’épaisseur d’un cheveu entre la vérité et le bonheur, parce que c’est rigoureusement la même chose. Parce que la vérité, c’est ce qui caractérise la science véritable, et que la science c’est la pâture de l’âme : quel bonheur plus grand que de nourrir son âme ? Qu’est-ce qui pourrait réjouir d’avantage un homme que de connaître la vérité, c’est à dire de progresser dans la science ? Kant estimait que le devoir de dire la vérité était inconditionnel à ce point qu’on n’avait pas le droit de mentir à des assassins à la recherche de leur victime.

On en viendrait donc à l’idée que ceux qui cherchent le bonheur ailleurs que dans la vérité sont des pourceaux (Grouiiiiiink…) qui donnent tout à la jouissance du corps et rien au bien-être de l’âme.

- Oui, mais il y a des gens qui ne pensent pas comme ça, ça dépend des points de vue, chacun voit midi à sa porte, et tout ça…

Stop, je ne veux pas entendre de pareilles objections. Je veux des argument, des arguments lourds et massifs comme un troupeau d’éléphants. Tiens, demandons à la Bible :

« Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur. » Ecclésiaste - 1.18

Ça c’est du lourd, pas de doute. A quoi bon la science si la puissance ne va pas avec ? Vous voudriez connaître avec précision la date de votre mort, sachant que vous ne pourrez rien pour l’empêcher ? Et à quoi bon la puissance si la sagesse ne va pas avec ? Demandez à la Planète ce qu’elle pense des rejets de CO2.

…Allez, monsieur Mario, vous faites pas de bile : servez-vous un autre pastis, et poursuivez votre lectures des Ideen zu einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Y ayant un peu réfléchi, je me disais plutôt que le bonheur et la vérité ne frayaient pas le moins du Monde ensemble. Je voyais le premier comme subjectif et la seconde comme objective, donc sur deux plans bien distincts.

Jean-Pierre Hamel a dit…

Je voyais le premier comme subjectif et la seconde comme objective, donc sur deux plans bien distincts.
- Ça, c’est une conception du bonheur, pas de la vérité.
En effet, c’est exactement ça que dit Kant : le bonheur dépend de la satisfaction de nos penchants sensibles (désirs, besoins, etc.), alors que cette satisfaction dépend des lois du monde (physique, social, etc.) dans le quel nous allons la trouver. Pour être heureux, il faut donc que soit réalisé un accord entre notre désir (subjectivité ») et la réalité (objectivité).
La connaissance - donc la vérité - est utile pour son efficacité dans la recherche de cet harmonie ; mais elle peut aussi être une révélation qui introduit l’inquiétude dans notre vie et qui de ce fait rend plus difficile - voire même impossible - le bonheur. Voilà votre propos.
--> Par contre la vérité n’a en elle même rien à voir avec le bonheur, elle est une valeur : celle de la connaissance.
Comme je le disais, elle n’est en rapport avec le bonheur que de façon extérieur (efficacité de la connaissance)
Si on veut la rendre absolument nécessaire au bonheur, il faut supposer un besoin suprême : celui de connaître (la science nourriture de l’âme) : et pourquoi pas ?