vendredi 14 mars 2008

D’ou vient l’argent ?

D’ou vient l’argent ?

Etrange question, qu’on devine issue d’un lecteur aux fins de mois difficiles : d’où vient l’argent…quand il ne vient pas ?

A moins que ce ne soit en rapport avec les étranges manœuvres de la finance où l’on voit des milliards disparaître en fumée avant même d’exister. D’où vient tout cet argent perdu par la Société Générale, quand on ne savait même pas qu’il existait ?

Docteur-Philo l’avoue : pour lui, une banque c’est un gros coffre fort dans le quel il y a l’argent que les clients y ont déposé. De temps en temps, le banquier y prélève de quoi faire des placements et réaliser des bénéfices pour payer des bijoux à des petites femmes.

Docteur-Philo est un gros naïf… mais il va réagir.

- La question qu’on me pose est une bonne question, parce qu’elle évite les poncifs sur son abstraction

Le problème est en effet plus complexe qu’il n’y parait, parce que l’argent peut très bien exister et disparaître sans qu’on s’en aperçoive. Le coffre de Picsou est vide, ou plutôt ce qu’il contient ce n’est que du papier. L’argent est un élément qui a une réalité physique, mais qui n’existe que dans son rapport à autre chose.

La question qui est posée ici est alors : qu’est-ce que c’est que cette chose avec la quelle l’argent - papier monnaie - est en rapport ?

On connaît la réponse : l’argent vient de l’argent… ou il vient du travail humain.

Donc, deux hypothèses :

- Dans la première, l’argent est spéculatif : il n’existe que dans l’échange, et le cas de Jérôme Kerviel est exemplaire - il n’avait rien perdu (ou presque rien) tant que le PDG de la Société générale n’avait encore rien vendu.

- Dans la seconde, l’argent résulte des marchandises produites par le travail humain ; les richesses accumulées résultent du fait que le travail produit plus qu’il ne consomme (salaires, matières premières, machines, etc).

Maintenant, votre cas de travailleur fauché dont le pouvoir d’achat s’amenuise régulièrement (que fait Notre Président ?) montre que ces deux hypothèses se combinent dans une même réalité : votre travail est productif, votre salaire est spéculatif.

Je développe ? Un peu seulement ? O.K.

--> Votre travail est productif, ça veut dire que votre patron fait des profits grâce à vous. Il vous dit merci et vous enverra sa photo dédicacée pour les étrennes.

--> Votre salaire est spéculatif, ça veut dire que vous êtes payé en fonction de votre rareté sur la marché de l’emploi. Supposez quez plus personne ne veuille devenir balayeur, que même les migrants africains n’en veuillent plus, alors laissez tout tomber et faites vous balayeur : vous allez vous faire des c… en or.

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