samedi 23 août 2008

Faut-il se battre pour réaliser les utopies ?

- Une "utopie" peut-elle être réaliste?
Je pense en l'occurrence à l'idéal marxiste, toujours défendu par l'extrême gauche.
- Et si non, à quoi bon se battre contre les moulins à vents ?

La Boite à questions.

L’utopie… Ah, mes enfants, moi, Docteur-Philo, du temps où je faisais mes études, en Mai-68, j’en ai aimées des utopies, si vous saviez…

Pourquoi je les ai aimées ? Parce qu’elles étaient belles et faciles, alors que la réalité était pénible et sale. Oui, faciles, les utopies étaient faciles… Il suffisait de vouloir l’égalité et l’amour libre, il suffisait de décréter que l’argent ne comptait pas, et alors on se retrouvait avec une bande d’autres étudiants comme nous, on faisait l’amour tous ensembles, on taillait la route en stop, et on se lavait dans les stations services… King of the road

Stop !!! Excusez Docteur-Philo : il est vieux et il se met à radoter…

Conservez tout de même de tout ça que les utopies sont faciles quand le monde environnant s’y prête, et quand on est suffisamment fort pour ne rien regretter de la réalité qu’on quitte. Bien sûr, l’utopie, on a commis bien des crimes en son nom : les soviétiques ont construit des goulags rien que pour aider les bourgeois à quitter leur réalité sordide et à accepter de suivre le chemin qui mène à l’Avenir Radieux…

--> Alors une utopie peut-être être réaliste ? Sûrement pas, sinon ça ne serait pas une utopie.

Et dans ce cas, à quoi bon se battre pour elle ?

C’est tout simple : c’est parce qu’on ne sait jamais si une utopie en est vraiment une.

Je ne sais pas si l’extrême gauche se bat encore aujourd’hui pour l’« idéal » marxiste. Mais en admettant que ce soit vrai, ça voudrait dire simplement qu’on se bat toujours pour une société sans classe. C’est peut-être un utopie aujourd’hui. Mais qui vous dit que c’était une utopie en 1930 ? Et qui vous dit que pour demain c’en sera encore une ?

Et l’éducation gratuite pour tous, en 1760, c’était bien une utopie, réclamée par les « démocrates » comme condition de l’accès à la République. Pour nous, c’est un droit fondamental auquel quel aucun Etat ne peut se dérober sans faillir à l’un de ses principaux devoirs.

Mais en attendant, deux observations :

- d’abord même si les utopies sont des rêves inaccessibles, on peut encore estimer que la vie ne vaut que si on se bat pour nos valeurs : c’est une façon de les faire exister.

Ça veut dire que si les utopies sont des rêves pour l’avenir, elles sont le moteur du présent. Nous avons besoin d’idéal pour avancer, et sans doute est-ce l’une des erreurs du pouvoir actuel de jouer systématiquement la carte du réalisme : travailler plus, oui ; mais pourquoi ? Alors certes, elles sont dangereuses parce qu’elles permettent de vendre n’importe quelle salade. A nous de réfléchir et de choisir l’utopie que nous souhaitons.

- ensuite, il y a des avancées technologiques qui réalisent aujourd’hui des espoirs insensés d’hier, sans même qu’on ait à bouger le petit doigt pour l’obtenir.

Et vous croyez que ça nous fait plaisir ?

1 commentaire:

Virginie a dit…

une utopie prône t-elle forcément le bien?