lundi 4 février 2008

Vérité objective ou vérité subjective ?

J'me demandais, au cours d'une de mes errances spirituelles, si la vérité existe objectivement ou si elle n'est jamais que subjective ?
D'avance merci des lumières que vous pourrez m'apporter.

La boite à questions

« les Philosophes ont employé le mot [de vérité] pour désigner l’accord ou le non-accord d’une idée avec son objet ; ainsi, l’on appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même ; fausse celle qui montre une chose autrement qu’elle n’est en réalité » disait Spinoza. Autrement dit, l’expression « vérité subjective » ne signifie rien, puisqu’elle suppose l’accord avec l’objet alors qu’ici elle serait déterminée par le sujet.

Vous me suivez ? …On va prendre des exemples, c’est plus cool.

Vous vous levez de mauvaise humeur - c’est une hypothèse fictive, je vous l’accorde - il pleut et les températures sont en chute libre. Les infos vous annoncent que l’indice des prix du pétrole est encore entrain de flamber. Vous voilà entrain de maudire les émirs du Golf, alors même qu’ils ne sont sans doute pour rien dans cette situation. Voilà quelque chose dont la vérité n’est pas objective en ce sens que votre énoncé n’est pas du tout pertinent concernant les cours du pétrole, mais en revanche, ça nous dit quelque chose de votre état d’esprit. Votre opinion subjective, devient une vérité objective - à condition il est vrai d’être interprétée, et ramenée donc à un autre objet.

Maintenant, la question qui reste est : « A quelle condition pouvons accéder à une vérité objective ? ».

Ici Docteur-Philo tremble du haut de sa chaire. Car à moins de convoquer Kant - et c’est sûr qu’il viendra avec sa Critique de la raison pure (1) sous le bras, on ne voit pas comment s’en tirer. Deux petites idées, et puis si d’autres Docteur-Philo traînent dans les parages, qu’ils prennent la parole.

- D’abord, la vérité objective supposerait qu’existe le « point de vue de Sirius » : Sirius étant une étoile fort éloignée, pour être objectif il faudrait qu’on trouve une perchoir éloigné comme cette étoile pour examiner les choses en extériorité. Donc, vu que ça n’existe pas, on est plus ou moins amené à donner une vision particulière, espérant que l’addition des plusieurs de ces points de vue finiront par restituer la réalité vue de partout - donc « objective ».

- Ensuite, peut-être que le contenu subjectif de la vérité peut être dépisté et neutralisé. Voyez la révolution copernicienne (encore Kant) : pour expliquer les mouvements apparents du soleil et des étoiles, Copernic supposa que ces apparences s’expliquaient par le mouvement de l’observateur et non par celui de l’objet observé. De la même façon, pour aller de l’apparence -subjective à la réalité -objective, il faut procéder au décentrement du sujet, ou au moins à l’analyse de ses effets.

Plus facile à dire qu’à faire…

… à moins de déclarer que faute d’accéder à la vérité, la position du sujet nous ouvre la dimension du sens - de la signification. C’est déjà quelque chose.

(1) Non il ne s’agit pas de la trique de la maison dure… Vos potes au collège, ils vous ont blagué.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah, je vois. Mon problème relève surtout de la sémantique alors - d'avoir confondu la vérité et le sens ou la signification.
Je pense bien comprendre les exemples concrets de Kant, mais lorsqu'on touche aux choses de l'esprit, à la philosophie et aux théories sur le bonheur par exemple, serait-il possible de trancher entre les différentes écoles de pensée ? De trouver la vérité en ce qui concerne le bonheur (par exemple) ?
Ne nous trouvons nous pas d'entrée de jeu immergé dans la subjectivité lorsque l'on s'engage dans ce genre de réflexion ?
Je me demande en fait s'il existe une vérité à ce genre de sujet ou si il n'y a uniquement du sens ou de la signification ?
Je me demande en fait si une vérité à ce sujet pourrait offrir une solution universelle à tous les hommes où si l'issue

Anonyme a dit…

J'ai oublié d'effacer la dernière phrase.
^^

Jean-Pierre Hamel a dit…

« Mon problème relève surtout de la sémantique alors - d'avoir confondu la vérité et le sens ou la signification. »

En fait il s’agit surtout de les distinguer. La vérité ne dépend pas de moi ; la signification dépend de moi, ou plutôt elle m’engage en impliquant mes choix, ma personnalité, ma volonté.

« mais lorsqu'on touche aux choses de l'esprit, à la philosophie et aux théories sur le bonheur par exemple, serait-il possible de trancher entre les différentes écoles de pensée ? De trouver la vérité en ce qui concerne le bonheur (par exemple) ?
Ne nous trouvons nous pas d'entrée de jeu immergé dans la subjectivité lorsque l'on s'engage dans ce genre de réflexion ? »

Evidemment, et heureusement. Si vous voulez parler de vérité, alors soit. Mais admettez que c’est là une singulière vérité, qui ne vaut que pour moi, et qui n’est opposable à aucune autre (la vérité étant au contraire ce qui s’impose aux autres).
Alors il y a bien un semblant de vérité, c’est lorsqu’on dit que vivre, ça s’apprend, que les jeunes font telle ou telle erreur, et les vieux ont telle ou telle attitude. Vivant dans le même monde, avec un corps qui évolue de la même façon, c’est en gros la même chose. Mais justement, à supposer qu’il y ait quelque chose qui s’apprenne, et donc des erreurs à commettre ou à éviter, on constate que l’expérience seule y parvient. Je n’apprends jamais d’après ce que les autres m’enseignent, mais d’après ce que j’expérimente.
J’ai eu un fils qui faisait ça : devant une lampe à gaz (camping), on lui dit : « touche pas, ça brûle ». Il touche. Pour voir.

Anonyme a dit…

Il me semble que je lorsque je raconte le souvenir d'un rêve à mon psychanalyste, je ne mens pas sinon je suis un grand pervers !. Et pourtant ce souvenir est subjectif, et je dis la vérité de mon souvenir. Quand elle se rapporte à la vie psychique, la notion de vérité subjective a un sens. D'autant que tout sujet a besoin d'être reconnu comme existant dans la dimension de sa véracité subjective

Jean-Pierre Hamel a dit…

Réponse à Florence
1 - Il y a deux façons de considérer la vérité _subjective_ :
- Soit on considère (comme on le fait usuellement) qu’elle désigne le point de vue d’un sujet sur un objet ;
- Soit, comme vous le faites ici on entend par vérité subjective une connaissance ayant pour « objet » un « sujet », c'est-à-dire forcément soi-même – sinon le sujet devenu objet pour la connaissance d’autrui n’en est plus tout à fait un.
2 - Qu’il y ait dans ce second sens une vérité « subjective » paraît aller de soi.
Que ce sujet ait besoin d’être reconnu comme tel (et non comme « un animal, une pourriture ou un chou fleur » pour parler comme Sartre), va se soi également.
Mais que dire de « la vérité du sujet » ? Ou plutôt que dire de la connaissance qui peut le cerner ? D’où vient elle ? Qui la possède ? Mon psy ou moi-même (« Connais-toi toi-même » disait Socrate) ? Existe-t-elle seulement ?
La vérité du sujet est sans doute une réalité, mais je crois qu’elle est en perpétuel mouvement : l’exemple du récit du rêve que vous nous donnez est instructif.
Certes, en racontant votre rêve à votre psy vous ne mentez pas. Mais qui vous dit que vous le racontez tel que vous l’avez rêvé ? Qui peut affirmer qu’il n’y a pas une réélaboration du rêve dans son récit ? Freud disait qu’il fallait admettre que cette réélaboration du rêve existait, mais qu’elle était simplement à prendre en compte comme un élément de plus dans l’analyse.
--> Autrement dit, la vérité subjective, c’est le souvenir objectif du rêve + ce que j’en fais dans le présent de mon récit.

Anonyme a dit…

Par exemple, l'humanité s'est créee une réalité ( la société) supperposée à la réalité ( la Nature) et dans la réalité humaine, il s'y trouve plusieurs réalité ( plusieurs société, plusieurs normes etc) donc je crois que s'il existe plusieurs réalités, il doit exister plusieurs vérité

Anonyme a dit…

bonjour en fait c'es parce-que j'ai un devoir de philo, et je voulai savoir quand on dit que l'on doit dire la vérité ci c'est une vérité objective ou subjective, et quand on dit que l'on ne peut pas dire la vérité car par exemple on est soumis au secret professionnel sii c'est une vérité objective ou subjective

Jean-Pierre Hamel a dit…

Docteur-Philo rappelle qu'il ne répond à aucune demande d'aide à la dissertation.