lundi 1 juin 2009

Avant ma naissance, où est-ce que j’étais ? (2)


Un petit garçon de presque 4 ans m'a posé cette question ce matin. J'ai peur que ce genre de réponse ne le satisfasse pas pleinement. Vous avez donc grosso modo deux mois pour lui en préparer une autre !

Commentaire du 30 mai au Post concernant cette question

Docteur-Philo est du genre expéditif : il ne lui faut pas deux mois pour répondre.

D’autant qu’il a dans ses archives cette magnifique photo :

Cliché J-P Hamel

Les petits enfants adorent jouer avec les bulles de savon, parce qu’elles sont comme eux.

Comme eux, elles viennent de presque rien, un peu d’eau savonneuse, un souffle et hop ! voilà une merveille irisée qui se balance dans la lumière sans qu’on puisse prévoir où elle va aller.

Voilà ce qu’il faut dire à ce jeune homme (j’allais dire : à ce jeune animal-métaphysique) :

- Tu es fait d’un peu de matière vivante (là je vous laisse le soin de choisir entre la petite graine, le spermatozoïde ou ce que vous voudrez). Mais tu es bien plus que ça mon chéri. Et ce que tu es en plus, ça n’existait absolument pas avant toi. Et c’est pour ça qu’on t’aime. Regarde la bulle de savon : juste avant, elle n’existait pas, elle n’était qu’un peu d’eau dans le tube. Elle vient de rien du tout, et pourtant elle existe belle et bien.

--> Notez l’avantage de la bulle de savon : si ce jeune garçon n’a pas encore demandé où vont les gens quand ils meurent, ça ne va pas tarder. La bulle de savon permet de répondre facilement :

- En mourant, les gens, ils disparaissent sans laisser de trace, ils font exactement comme la bulle de savon.

3 commentaires:

Djabx a dit…

En mourant, les gens, ils disparaissent sans laisser de trace, ils font exactement comme la bulle de savon.Et la notion de paradis tout ça là-dedans ?

PS: l'âme d'un poète aujourd'hui ?

Anonyme a dit…

Merci Docteur Philo !
Vous avez fait coup double, puisque c'est bien le même petit philosophe qui veut savoir ce qui se passe avant, et après.
Un peu coincée, je lui ai dit, quand il m'a demandé l'autre jour ce que c'était la mort : c'est quand la vie est finie...
Ça a eu l'air de lui convenir, mais j'ai désormais matière à lui répondre de manière plus poétique !
Bon, et quand arrivera la question des bébés, je repasse par ici, ok ?

Jean-Pierre Hamel a dit…

Et la notion de paradis tout ça là-dedans ?

- si vous voulez dire : "l'immortalité de l'âme", sachez que je me suis habitué à me passer de cette hypothèse.